Pourquoi les jours de temps agréable sont-ils de plus en plus rares en cette saison ?

Au mois de septembre, le nombre de véritables journées de "beau temps" recule. Cela s'explique par différents facteurs, notamment liés que les jours raccourcissent et que le rayonnement solaire global diminue. Explications.

 

Un soleil moins haut et moins puissant

Comme l'inclinaison de l'axe de la Terre est d'environ 23°, la hauteur du Soleil dans le ciel varie selon les saisons et la quantité de lumière qui nous parvient en est logiquement affectée. Au mois de juin, l'astre du jour se situe à une hauteur de plus de 60° dans le ciel du nord de la France alors qu'il descend vers 35° à la mi-septembre - cela signifie que le Soleil est presque déjà deux fois plus bas dans le ciel qu'au début de l'été !

Hauteur du soleil dans le ciel au cours de l'année pour le nord de la France - via energieplus-lesite.be

 

 

Plus le Soleil est bas dans le ciel est moins son rayonnement est puissant car ses rayons traversent une plus grande épaisseur de l'atmosphère, qui absorbe davantage d'énergie avant d’atteindre le sol. L'irradiation UV est maximale au mois de juin et décline ensuite durant les mois de juillet d'août. En septembre, le déclin est beaucoup plus rapide puisque l'irradiation est à peu près divisée par deux par rapport au mois de juin !

Irradiation UV moyenne en France au cours des 12 mois de l'année - via France Serres

 

 

Des jours plus courts et une chaleur qui dure moins

En lien étroit avec le Soleil devenant plus bas à l'horizon, la durée du jour qui recule a un impact considérable sur notre ressenti. S'étant déjà accélérée en août, la baisse de la durée du jour s'amplifie encore en septembre. Au 1er septembre, le jour dure encore 13 heures et 26 minutes à Paris. Au 30 septembre, la durée du jour n'est plus que de 11 heures et 42 minutes, soit une baisse de 1h44 en l'espace d'un mois ! C'est d'ailleurs autour du 25 septembre que la nuit devient plus longue que le jour.

Durée du jour à Paris au cours de l'année (en temps universel)

 

 

Non seulement le soleil est moins puissant, mais il brille aussi moins longtemps. Ainsi, une température de 30°C en juin ne sera pas perçue de la même façon qu'une valeur de 30°C en septembre. L'explication réside surtout dans le fait que le nombre d'heures de chaleur est restreint. Par exemple, quand il fait 30°C en juin, on peut aisément être au dessus des 25°C dès 11h et jusqu'à 21h, soit 10 heures de chaleur. En septembre, ce seuil sera plutôt dépassé de 13h à 19h, soit seulement 6 heures de chaleur. Il fait plus frais le matin et la fraîcheur revient plus vite le soir, influant fortement sur notre ressenti.

Comparaison de durée de chaleur (>25°C) en juin et septembre, pour une même température maximale (30°C)

 

 

Davantage de nuages bas

Du fait du rayonnement solaire moins puissant et de températures en déclin, il devient plus facile à l'air d'être saturé en humidité, notamment en fin de nuit. Ainsi, les nuages bas font leur retour sous forme de brumes et de brouillards de plus en plus fréquents le matin. De même, les nuages de bas étage peuvent se montrer tenaces, ce qui est rarement le cas en plein été. Hier lundi 15 septembre 2025, le piémont pyrénéen est par exemple resté sous un ciel gris et bas toute la journée, en raison d'une humidité de basses couches s'infiltrant à l'avant d'un faible front.

Image satellite du sud-ouest de la France le lundi 15 septembre 2025 - NASA

 

 

L'air froid commence à s'accumuler aux hautes latitudes

Enfin, la réduction de la durée du jour s'accélère encore plus vite aux hautes latitudes. Ainsi, l'air froid commence à s'accumuler semaine après semaine dans les régions polaires. Ces masses d'air froid descendent peu à peu vers les latitudes tempérées, où peuvent survenir les premières incursions notables. Ce fut par exemple le cas ce mardi 16 septembre 2025 où l'on voit bien l'air très frais venu du Groenland plonger vers les Îles Britanniques et le nord de la France. Ainsi, on a eu beaucoup de mal à atteindre les 20°C dans la moitié nord ce jour.

Masse d'air à 850 hPa (vers 1500m) sur l'hémisphère nord ce mardi 16 septembre 2025 - meteociel.fr

 

Auteur : Alexandre Slowik